Vue sur le Rhône

Vue sur le Rhône

05.07 — 24.08.13

Yann Amstutz, Annick Berclaz, Jean-Marie Borgeaud, Harold Bouvard, Siripoj Chamroenvidhya, Pascale Favre, Tami Ichino, Fanny Gagliardini, Kristina Irobalieva, Alexandre Joly, Alexia Turlin

Vue sur le Rhône – un hommage à Denise Emery

Vous ne partez pas cet été? Halle Nord ne vous aura jamais proposé autant de dépaysement sur votre propre environnement en vous offrant une Vue sur le Rhône, telle qu’on la rêverait depuis une suite d’hôtel. Pour s’évader, pour tenter de redevenir un touriste dans sa propre ville. Une pause venant à point en cette saison estivale. Des ouvertures sur la nature – les céramiques-coquillages d’Annick Berclaz, les champignons d’Alexandre Joly, les ombres des herbes d’Alexia Turlin – dialoguent avec le bâti – la maison-modèle de Kristina Irobalieva, le toboggan de Yann Amstutz –. Entre une nature profondément emplie de quiétude – les grands fusains de Siripoj Chamroenvidhya – ou la pluie battante peinte par Tami Ichino, les paysages à la ligne claire de Pascale Favre ou les horizons aux couleurs vibrantes de Jean-Marie Borgeaud dépassent largement la petitesse de leurs formats et contribuent à renouveler les interprétations possibles des travaux plus abstraits de Fanny Gagliardini, Harold Bouvard ou Denise Emery. C’est autour du souvenir de cette dernière, personnalité sensible et regrettée, figure majeure de l’art à Genève, disparue l’an dernier, que Carole Rigaut et Karine Tissot ont souhaité réunir onze artistes de la région pour composer une Vue sur le Rhône. Une manière de rendre hommage à cette grande dame par la création et l’ouverture sur la nature. Elle qui a développé un travail plastique dépouillé, fait d’orthogonales directement inspirées par la rigueur des horizons jurassiens de son enfance, « sans prétexte narratif ou décoratif… ». Capsule 1 reçoit ainsi une tapisserie de sa facture prêtée par le Fonds cantonal d’art contemporain : « Et c’est là une des étonnantes richesses de ce travail : l’unité, la présence axiale forte et tendue, passe par un geste multiple toujours répété, chaque fois nouveau mais chaque fois aussi identique que possible au précédent ; et dans le même temps qu’on en admire la maîtrise contenue, c’est dans l’inévitable et minuscule différence d’un geste à l’autre que vibre la surface, c’est dans l’imperfection même qu’apparaissent à la fois la volonté humaine et l’irrépressible unicité de chaque instant de vie. » (Anne-Belle Lecoultre Brejnik) Karine Tissot, 2013

Visuel: Glacier du Rhône, d’après Caspar Wolf - Pascale Favre

remerciement: Musée des Beaux-Arts - La Chaux de Fonds pour le prêt de la photographie de Yann Amstutz