Bourses Déliées AMI, BAL, Mio Chareteau et Jeanne Gillard, Baptiste Gaillard, Muriel Laurent, Ceel Mogami de Haas, Valérie Rougé Pour la troisième édition consécutive, l’exposition « Bourses Déliées » est accueillie à Halle Nord. Cette association renouvelée avec le Fonds cantonal et la HEAD – Genève s’inscrit tout naturellement dans le rôle culturel de notre espace en tant que diffuseur d’art contemporain au cœur de la ville. Nous sommes donc heureux et fiers de montrer le travail de ces jeunes artistes et de contribuer ainsi à augmenter leur visibilité en confrontant leurs propositions au public. Cette année encore, les lauréats œuvrent dans des champs très différents. Les travaux de ces artistes plasticiens, designers de mode ou graphistes doivent cohabiter dans un espace unique et de taille modeste. Le défi est de réunir ces 7 projets personnels hétéroclites en dépassant la simple présentation de travaux de lauréats. J’ai donc sollicité les artistes à participer à une réflexion commune autour de l’accrochage afin d’établir une logique, de créer du sens et de mettre en valeur les différentes convictions et tempéraments réunis. Cette exposition, construite à partir des œuvres, fait découvrir l’esprit qui anime cette jeune création et sa relation au monde. Baptiste Gaillard a entrepris un voyage en Louisiane afin de récolter concepts, éléments culturels et pratiques de populations autres. Entre récupération et recyclage, ses assemblages et mises en scènes constituent une œuvre troublante qui met l’esprit en éveil. « La cité de la Vie » (1920), un projet de colonie artistique de H.C Andersen se situe dans la tradition de l’urbanisme utopique. Ceel Mogami de Haas se propose de reprendre l’analyse des huit hypothèses d’implantation de ce projet et de les confronter à la réalité contemporaine. Valérie Rougé remonte le fil de ses origines en rassemblant des documents réalistes ou imaginaires dans un voyage fictif qu’elle mène depuis deux ans. L’œuvre se parachève dans la confrontation au réel dans un voyage récent, d'où elle recompose une nouvelle fabulation. Le BAL, biennale d’art contemporain aux Libellules conçu par Serge Boulaz, a l’ambition de repenser « le vivre ensemble » via des interventions artistiques dans un quartier populaire bien loin des circuits habituels de l’art. Ce projet généreux allie de façon exemplaire politique et création. La revue internet Mashallah propose un contenu éditorial innovant sur le monde arabe en marge des médias traditionnels et loin des stéréotypes orientalistes. Le bureau graphique AMI d’Ismaël Abdallah s’associe à la réalisation d'un livre nourri des témoignages de cette initiative citoyenne basée à Beyrouth, en proposant un graphisme créatif qui laisse une large place à l’image. En travaillant à partir de pierres d’ouvarite et de métal noir mat, Muriel Laurent joue sur les contrastes. Elle fait se rencontrer procédé technique et univers organique d’où naissent des bijoux à l’esthétique originale qui s’inscrivent sur le corps tel un foisonnement de cellules en développement. Travail, repos, loisirs! Étrange litanie en 3 temps dont la diversité n’est qu’apparente puisque qu’ils participent tous trois de la même nécessité : le retour permanent au travail. Mio Chareteau et Jeanne Gillard illustrent les illusions et les équivoques de ce constat avec leur performance 888, dont elles offrent aujourd'hui une relecture personnelle au-delà du simple document d'archive. (Carole Rigaut, directrice de Halle Nord) Avec le soutien de la HEAD_Genève et du FCAC