Monter le son, couvrir la rumeur

Jeremy Deller, Miranda Pennell, Thomas Perrodin, Ben Russell

Monter le son, couvrir la rumeur

29.08 — 27.09.20
Vernissage: 

28 août à 18h

L’exposition fait résonner les bpm sur les murs du blockhaus DY10. Le bâtiment devient la caisse de résonance physique et symbolique pour des œuvres d’artistes internationaux qui, chacun à leur manière, imaginent un « être au monde » différent, ne serait-ce que le temps d’un morceau.  Mélodies, rythmes, vibrations, syncopes, des êtres se fragmentent sous les stroboscopes. Face aux pressions politiques ou sociales, ils font le choix de danser à corps perdu, seuls ou en groupe, afin de dégager des espaces de liberté insolites, sensoriels, gagnés sur le quotidien ou sur l’oppression. 

 

VENDREDIS 4, 11, 18 ET 15 SEPTEMBRE 2020 À 15H ET À 21H
Projection de Everybody in the place, An Incomplete History of Britain 1984-1992, Jeremy Deller
Royaume-Uni I 1994-1992 I Vidéo 62 mn
Collection du Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)

Le film de Jeremy Deller examine en profondeur les antécédents sociaux de l'explosion des raves parties au Royaume-Uni, au début et au milieu des années 1980 : la première vague enfiévrée de l'acid house et l'hystérie médiatique (et sa diffusion auprès du grand public) de la fin des années 1980 ; son renouveau sous la forme d'immenses rave parties en plein air entre 1988 et 1990 puis la répression, qui a coupé court à son pouvoir en tant que force révolutionnaire à la fin de 1993. Deller, passionné des cultures populaires et des liens existants avec les luttes sociales, met en jeu (et en pratique) cette histoire face à une jeunesse contemporaine. L’acid house est souvent décrit comme un mouvement né de nulle part, inspiré par une poignée de DJs londoniens découvrant l’extase lors d’un séjour à Ibiza en 1987. En vérité, l’explosion de l’acid house et de la rave au Royaume-Uni était une réaction un ensemble beaucoup plus large et plus profond de lignes de fractures de la culture britannique, qui s’étendait du coeur de la ville aux confins de la campagne, bien au de la des limites de classes, d’identités et de géographies. Des documents d’archives rares et inédites décrivent le parcours qui va des mouvements de protestation aux raves abandonnées dans les entrepôts, la chaleur blanche de l’industrie se perdant dans la libération chaotique du dancefloor

 

SAMEDIS 29 AOÛT ET 5,12,19 ET 26 SEPTEMBRE 2020 – de 15h à 18h
DIMANCHES 30 AOÛT ET 6,13,20, 27 SEPTEMBRE – de 15h à 18h

 

Human Radio, Miranda Pennell
Royaume-Uni I 2002 I Vidéo 9 mn
Collection du Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)

Des gens de tout âge dansent dans leur intérieur sur des musiques de leurs choix. Ce sont autant de moments privés d'abandon personnel captés à travers Londres pendant l'été 2001 et sublimés par le sens du cadrage, de la lumière et du montage de Miranda Pennell. Le film est le résultat du travail de la réalisatrice avec les dix premiers répondants à une annonce dans un journal local qu'elle a placée  dans la catégorie " danseurs de salon " – des gens qui aiment danser derrière des portes closes.

 

Sélection d’affiche de concerts - Thomas Perrodin
Suisse I 2020 I

Graphiste et illustrateur Thomas Perrodin, diplômé des Beaux-Arts d’Angoulême, est aussi éditeur au sein du collectif d’artistes Hécatombe et l’auteur de livre-objets  contemplatifs et nourris d’abstraction, sérigraphiés par ses soins en tirage très limité. Très présent sur la scène alternative genevoise, notamment dans le domaine de la musique, Thomas Perrodin travaille aussi pour les milieux institutionnels, en Suisse et au-delà.
Depuis septembre 2018, il enseigne l’illustration à l’Ecole supérieure de bande-dessinée et d’illustration de Genève (ESBDI).

 

Black and White Trypps Number Three, Ben Russell
États-Unis | 2007 | 12’04 minutes |  Film 35 mm transféré sur vidéo
Collection du Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)

Artiste, cinéaste et curateur, Ben Russell construit son œuvre notamment autour de la question du rituel et des états altérés de la conscience, à la croisée de l'anthropologie visuelle, des origines du cinéma et du cinéma structurel. Car c'est dans une perspective historique et sémiologique que Ben Russell aborde la pratique du film ; il s'intéresse à l'image en mouvement en tant qu'objet expérimental, comme un instrument idéal d'identification et d'immersion et capable de se vivre dans une acuité viscérale, voire radicale, au plus proche de la sensation du temps et de l'espace.
Entre 2005 et 2010, Ben Russell réalise une série de courts métrages expérimentaux sous le titre TRYPPS, tournés pour la plupart en 16mm. De cette série, conçue comme une exploration ethnographique et évoquant, sous différentes optiques, une expérience psychédélique et phénoménologique du monde, est issue cette œuvre hallucinée et hallucinante, Black and white Trypps Number Three, filmée durant un concert du groupe noise Lightning Bolt à Providence (Rhode Island). Trip collectif et transe individuelle, l'expérience ressentie par le jeune public et concentrée dans un halo de lumière aux accents caravagesques se désagrège progressivement dans la projection de sa propre substance, dans l'étirement du son et le ralentissement de l'image, le film devenant lui-même matière empirique.

 

Commissariat : Julien Amouroux – Patricia Buck - Carole Rigaut 

Cette exposition a été réalisée grâce à :
Un partenariat avec le Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC) et bulCiné, Nantes. 
L’aide financière et le soutien du Groupe Landais, Mésanger.

 

Horaires: 

vendredi/samedi/dimanche de 15h à 18h

Lieu et adresse: 

Blockhaus DY.10
5 BD Léon Bureau - Nantes