Hidden Charms

Véronique
Goël

Hidden Charms

25.01 — 18.02.17
Vernissage: 

Mardi 24 Janvier à 18h

Depuis la fin des années 1970, les films et vidéos de Véronique Goël interrogent l’impact des transformations du paysage urbain sur la perception de l’espace. Récurrents, les travellings traversent des villes telles que Berlin ou Oran, scrutant les traces des scissions historiques et de leurs répercussions sociales. Les tensions entre surfaces et profondeurs de champ, ainsi que l’alternance entre la clôture et l’ouverture de perspectives sont rendues visibles par les déplacements. Deux vidéos réalisées lors d’une résidence à Barcelone confrontent clairement ces systèmes visuels; tandis que les travellings latéraux de Poble No (2007) donnent la mesure de l’étendue de Poblenou, un quartier industriel complètement modifié, les plans fixes d’Agbar confrontent le spectateur à l’effet troublant de la perte du rapport d’échelle entre la tour de Jean Nouvel et les bâtiments aux alentours. Alors que le premier cadrage resserré donne l’impression que ces constructions se trouvent sur un même plan, la composition de l’image incite paradoxalement à pénétrer dans la juxtaposition incohérente des façades.

Hidden Charms (2015-2016) problématise les réaménagements urbains dans l’Est de Londres. La spéculation immobilière s’y manifeste de manière plus vampirique encore qu’à Barcelone, avec la privatisation de l’espace public. Les centres financiers de la « City » et de « Canary Wharf », le nouveau quartier des affaires situé sur « the Isle of Dogs », s’étendent de part et d’autre en prenant en étau la zone géographique intermédiaire. Les vestiges des activités industrielles passées sont subtilisés par des bureaux, hôtels, restaurants et logements de luxe. Les buildings aux dimensions superlatives tels que le Shard, s’insèrent comme autant de tessons de verre dans le tissu urbain du passé, en obstruant les dernières percées sur l’horizon. Leurs promoteurs et financiers conçoivent ces constructions verticales comme une ville condensée, estimant ainsi répondre aux attentes politiques de densification. Et alors que le champ de vision des piétons est rabattu sur des surfaces désarticulées, les tours offrent une vue panoramique payante, voire panoptique, aux derniers étages. (...)

Extrait, texte de Geneviève Loup, 2017

Horaires: 

mardi- samedi : 14h/18h