Puzzle Carcéral

Patrick
Gilliéron Lopreno
Jean-François
Schwab

Puzzle Carcéral

06.05 — 28.05.11

Champ-Dollon et Bochuz en photographies, en images, en vidéos et en sonorités. «Le monde de deux prisons en Suisse romande.
Des hommes et des femmes: gardiens et prisonniers. L’univers carcéral sans préjugés, de la cellule exiguë à l’heure de la promenade en passant par le cachot et le parloir. Un photographe et un journaliste ont pu s’immerger, regarder, observer, tout voir, ou presque, écouter, et ont essayé de comprendre, de rendre compte. En nuance. Autrement. A l’échelle des êtres humains, simplement.» Champ-Dollon et sa surpopulation carcérale, Bochuz et l’affaire Skander Vogt: deux prisons hypermédiatisées, deux pénitenciers polémiques. Mais qu’en est-il vraiment derrière l’actualité de ces deux établissements ayant souvent fait la «Une» des médias, derrière les murs, les barreaux, les clichés... et certains fantasmes véhiculés par des films comme «L’évadé d’Alcatraz» ou la série «Prison Break»? Partageant une même philosophie journalistique et un intérêt pour le milieu carcéral, le photographe genevois Patrick Gilliéron Lopreno et le journaliste vaudois Jean-François Schwab sont allés voir à l’intérieur de ces deux prisons. Il a fallu d’abord convaincre. Expliquer la démarche. Prendre le temps. Dire le goût du reportage de terrain au-delà ou en deça des polémiques, le temps de l’observation du réel, la recherche d’une vérité en dehors du rythme médiatique habituel. Parler d’une exposition mêlant authenticité, objectivité, subjectivité, réflexion, focale différente et esthétisme. Obtenir finalement la confiance, en haut de l’échelle aussi. Le reste n’a été que de se mettre humblement à l’échelle de l’humain pour apprivoiser un peu et raconter cet univers carcéral. Non pas sur de simples témoignages à distance, mais grâce à une immersion dans les deux prisons. Il s’agissait vraiment de se poser à hauteur d’Homme, avec toute la palette des nuances que cela exige, d’un côté comme de l’autre des barreaux. Et de raconter toutes les pièces possibles de ce complexe «puzzle carcéral», à l’image de la manière de gérer la composition des cellules dans une prison surpeuplée, le nombre d’ethnies différentes (entre 50 à 70 suivant les périodes), les cas psychiatriques, les petits trafics intérieurs, etc. Une année de travail passionnant et parfois éprouvant dans ces «mini-sociétés, miroirs de la violence à l’extérieur». JF.Schwab